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الأمير هشام: القصر والعدالة والتنمية توائم

الأمير هشام

الرباط اليوم
نشر الأمير هشام مقالا تحليليا في جريدة Le Nouvel Observateur الفرنسية خصه لرؤيته للإنتخابات البرلمانية المقبلة. 

و إعتبر الأمير هشام في تحليله أن البيجيدي سجين تناقضته مع رغبته في نفس الوقت في خدمة الملكية للحصول على مناصب وبالتالي التغلغل في الدولة و لعب دور الديمقراطي الذي يريد الدفاع عن مصالح الشعب, في حين لا يتوفر فيه الحزب على أي أداة لمواجهة القصر بل لا يمكنه مواجهة الأخير لأن ذلك سينقض سبب وجوده.

الأمير ذهب في نفس الإتجاه في تحليله لوضع القصر, إذ إعتبر الأخير رهينة لعلاقته مع البيجيدي الذي يضايقه لأن له قدرة على التعبئة الشعبية و لأنه يلعب في نفس نطاق القصر بإستخدام الشعبوية و الدين في آن واحد.

مقال الأمير هشام في نسخته الأصلية:

“Le parti islamiste et la monarchie marocaine sont liés comme des frères siamois”

 

Historiquement, les élections parlementaires au Maroc ont été des exercices de gestion politique, de cooptation et d’ajustement au service du statu quo. Les élections d’octobre ne feront pas exception. Les observateurs non avertis verront cet événement comme la preuve que la démocratie avance au Maroc. En réalité, les élections générales ne sont que le dernier réajustement de la relation entre la monarchie et le Parti de la Justice et du Développement (PJD).

 

 

Dirigé par Abdelilah Benkirane, le PJD a accédé au pouvoir lors des élections de 2011. Le PJD s’est maintenu depuis grâce à un prudent exercice d’équilibriste, essayant de conserver son indépendance de parti islamiste tout en menant une stratégie d’entrisme dans les institutions. Sa stratégie consistait à rendre assez de services politiques à la monarchie pour se rendre indispensable, et ainsi pénétrer le cœur du régime en gagnant la confiance du roi.

 

De plus, il ambitionnait d’acquérir une reconnaissance managériale auprès des gouvernements occidentaux : la loi de réforme de la retraite et les promesses de réformes économiques répondent ainsi à des pressions extérieures pour une austérité fiscale, même si cela signifie sacrifier une partie du soutien de la classe moyenne. Néanmoins le gouvernement de coalition dirigé par le PJD n’a pas défié le cadre institutionnel du pouvoir monarchique.

 

 

Un parti immobile

 

 

Le PJD est un parti patriotique, mais aussi un parti antilibéral composé par une myriade de courants idéologiques. Quelques-uns de ses membres plaident pour un Etat théocratique tandis que la plupart cherchent à “islamiser” la société. Bon nombre d’entre eux sont des politiciens professionnels qui veulent uniquement occuper une fonction publique.

 

 

Ils sont peu nombreux à vouloir un véritable régime parlementaire. A ce titre, le PJD a fait preuve de pragmatisme de façon à préserver sa relation avec le palais. Publiquement, il affirme son attachement aux réformes constitutionnelles et au processus démocratique annoncés en 2011. Chaque fois que sa propre interprétation de la Constitution a différé des positions de la monarchie, il a systématiquement capitulé, sachant que dépasser cette limite signifierait son éviction.

 

 

Il a aussi délibérément accompagné son discours islamiste d’une note traditionaliste. Ainsi le PJD considère-t-il le roi comme l’interprète suprême de la Constitution en sa qualité de commandeur des croyants, reconnaissant sa haute autorité exécutive sur les questions religieuses. Il invoque même des concepts islamiques essentiels à son identité pour justifier cette subordination, comme Ta’a (l’obéissance) et Nasiha (le conseil).

 

Cette oscillation entre une soumission sans équivoque à la monarchie et un prétendu soutien public à la démocratie a rendu le PJD immobile. Il affirme – en tant qu’acteur islamiste – vouloir une démocratisation, pourtant il se subordonne lui-même au palais sur la base d’une autorité religieuse, tout en se plaignant de ne pouvoir faire avancer des réformes.

 

Le PJD ne peut pas imposer sa volonté sur l’arène politique, mais n’a pas non plus de menace crédible à mettre en œuvre contre la monarchie, à part quitter totalement les institutions politiques, ce qui saperait toute sa stratégie d’adaptation. Cela met au jour son irréductible contradiction. Il se présente comme un parti d’opposition qui se bat contre les excès du palais, alors que sa vision idéologique et sa stratégie politique ne lui permettent pas d’affronter ces excès.

 

Le palais au piège du populisme

 

 

Bien qu’elle occupe une position politique dominante, la monarchie est également bloquée. Le palais fait lui aussi face à ses propres contradictions. Il ne veut pas voir de victoire du PJD. Car, contrairement aux partis prédominants sur le plan parlementaire dans le passé, comme les socialistes de l’USFP dans les années 1990, le PJD a montré sa résistance à être digéré par les institutions étatiques.

 

En outre, le PJD applique en interne des mécanismes démocratiques, comme le fait d’organiser ses propres élections. Il est généralement perçu sur la scène politique comme un nouveau venu qui a chamboulé la confortable relation entre la classe politique et la monarchie. Ses membres ont résisté à la tentation de la corruption. Finalement, il conserve un discours populiste en phase avec une base populaire.

 

Un tel populisme frustre le palais, qui aimerait avoir le monopole de la mobilisation de masse. En comparaison avec les autres partis, le PJD est une machine politique bien huilée capable de garantir une participation de ses électeurs bien plus haute que la moyenne, ce qui préoccupe le régime. En effet, le taux d’abstention ne cesse d’augmenter à chaque élection.

 

Aussi grande que puisse être sa volonté de contenir le PJD, la monarchie est prisonnière de ses propres promesses démocratiques faites avec les réformes constitutionnelles de 2011. Elle doit accepter l’existence du pluralisme, même si cela permet au PJD de tenir des positions sociales et politiques qui contestent sa position hégémonique.

 

 

Le danger du PJD n’est pas sa participation, puisque comme tous les partis il peut être confiné (contenu), mais plutôt sa potentielle sortie du jeu politique. Le PJD deviendrait alors purement un mouvement social guidé par des idéaux islamiques. Il pourrait défier la monarchie sur la sphère religieuse, le cœur même de son pouvoir et de sa légitimité.

 

 

Rebattre les cartes ?

 

Cette élection peut aussi être une opportunité de rebattre les cartes du jeu politique. Le palais pourrait soutenir la montée du parti centriste proche de lui, le Parti Authenticité et Modernité (PAM), et reléguer le PJD au rôle de partenaire mineur au sein du gouvernement. De plus, alors que le palais ne peut truquer une élection, le système électoral est conçu pour empêcher les victoires à large majorité. La monarchie peut alors aussi dissuader les partis de passer des accords de coalition avec le PJD.

 

Le but des élections à venir est donc de poursuivre le business as usual. Le pouvoir va confirmer l’influence du PJD, éventuellement limité par le succès de partis plus proches de la monarchie, tout en montrant aux observateurs qu’elle reste en faveur d’une transformation démocratique. Malgré leur aversion mutuelle, le Parti islamiste et la monarchie sont liés comme des frères siamois. Les deux sont des forces contre-révolutionnaires responsables du détournement du “printemps arabe” au Maroc.

 

Pour les élections à venir, le PJD va probablement garder la plupart de ses sièges. Il est devenu une composante de ce système qui survit sur une architecture autoritaire. Dans cette position, il va poursuivre ses revendications pour protéger la société des excès de l’Etat profond et du “chaos” du “printemps arabe”.

 

D’une part, la monarchie peut se prévaloir de toute politique nouvelle que le gouvernement met en œuvre. De l’autre, reléguer le PJD à un rôle moins important dans une coalition dirigée par le PAM pourrait favoriser l’alliance du Maroc avec les Etats du Golfe, désireux de mettre les islamistes sur la touche dans la région. Ce pacte faustien n’est toutefois pas viable sur le long terme. Le régime marocain souffre d’une incapacité constitutive à poursuivre jusqu’au bout ses engagements de réforme, ce qui reflète sa façon de percevoir la menace de la démocratisation à différentes époques.

 

Durant les décennies du roi Hassan II, le raisonnement était idéologique et patrimonial : la monarchie assumait une logique paternaliste de supériorité culturelle et d’authenticité. Dans la période actuelle, cependant, l’intérêt de la monarchie a changé. Elle reste intransigeante sur le fait de rester la source des idées et initiatives politiques les plus importantes. Mais elle souhaite tout autant protéger des secteurs économiques clés de toute invasion étrangère.

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